En août 1911, le monde de l’art est sous le choc : la Joconde a disparu du musée du Louvre à Paris. Le tableau iconique de Léonard de Vinci, peint entre 1503 et 1506, s’est évaporé sans laisser de trace pendant deux longues années avant d’être finalement retrouvé dans les mains d’un certain Vincenzo Peruggia. Mais qui était ce voleur et comment a-t-il réussi cette prouesse ? Plongeons au cœur de ce fait divers fascinant.
Un vitrier au passé trouble
Vincenzo Peruggia était un homme discret, immigré italien établi en France depuis plusieurs années et pour en découvrir d’avantage sur Mona Lisa, c’est un ouvrier spécialisé qui travaillait comme vitrier et avait été employé par le Louvre pour mettre sous verre certains tableaux du musée, dont la Joconde elle-même. La police avait enquêté sur lui à l’époque, mais il semblait avoir un alibi solide : il n’était pas en ville le jour du vol.
Suspicions autour de l’alibi
Néanmoins, avec le recul, on peut émettre quelques doutes sur cet alibi. En effet, Peruggia connaissait très bien les lieux ainsi que les habitudes des gardiens et pouvait prévoir le meilleur moment pour agir. Par ailleurs, il avait accès aux clés des salles d’exposition et savait comment enlever rapidement un cadre.
Une disparition inexpliquée
Il n’est pas si simple d’éclaircir les circonstances du vol : personnels absents, témoignages contradictoires… D’une manière ou d’une autre, Peruggia serait parvenu à dérober le tableau dans la matinée du lundi 21 août 1911. Il aurait ensuite dissimulé la Joconde sous ses vêtements et serait parti tranquillement du musée.
Un chef-d’œuvre introuvable pendant des années
Pendant deux ans, la police française enquête tous azimuts. Des centaines de personnes sont interrogées, des fouilles minutieuses sont réalisées dans tout le pays. Les plus grands artistes de l’époque ne sont pas épargnés par les soupçons. La célèbre pièce de théâtre « les Trois Mousquetaires » a même été adaptée pour raconter l’affaire. Le voleur est sur toutes les lèvres, mais impossible de mettre la main sur lui.
L’étau se resserre autour de peruggia
C’est finalement en novembre 1913 que l’affaire connaît un tournant décisif. Un homme se présente à un antiquaire florentin, Alfredo Geri, avec un tableau sous le bras : il prétend être en possession de la Joconde originale ! Geri alerte discrètement la police qui arrête le vendeur. L’homme en question n’est autre que Vincenzo Peruggia.
Un mobile patriotique
L’interrogatoire de Peruggia révèle une motivation surprenante : il voulait rendre la Joconde à l’Italie, car il estimait qu’elle avait été volée par Napoléon. Cette thèse a été depuis démentie, mais elle souligne l’ampleur du sens patriotique de l’époque et le poids des sentiments nationalistes dans les actions menées par certains individus.
Le procès et la condamnation de peruggia
Le procès de Vincenzo Peruggia se tient en 1914, près de trois ans après le vol. Le vitrier est reconnu coupable et condamné à un an et quinze jours de prison pour vol qualifié. Il bénéficie d’une grâce partielle et ne passe finalement que quelques mois derrière les barreaux. De retour en Italie, il continuera à clamer jusqu’à sa mort en 1925 être le juste propriétaire de la Joconde.
La célébrité posthume de la joconde
Après ce fait divers, la Joconde deviendra l’un des tableaux les plus célèbres au monde, suscitant fascination et curiosité. Sa nouvelle notoriété attire chaque année des millions de visiteurs au Louvre, désireux d’admirer cette œuvre d’art dont l’histoire passionnante dépasse les frontières.
Les Répercussions Culturelles du Vol
Un aspect souvent négligé du vol de la Joconde en 1911 est l’impact culturel et médiatique qu’il a eu sur l’art et la société. Cet événement a marqué un tournant dans la manière dont les œuvres d’art étaient perçues et protégées. La disparition de la Joconde a mis en lumière les failles de sécurité dans les musées, incitant à une réévaluation des mesures de protection des œuvres. De plus, le vol a attiré une attention mondiale sur la Joconde, transformant le tableau en une véritable icône culturelle. Les médias de l’époque ont joué un rôle crucial en amplifiant l’affaire, contribuant à la mythification de l’œuvre et de son créateur, Léonard de Vinci. Ce phénomène a non seulement redéfini la notoriété de la Joconde, mais a également influencé la manière dont les musées gèrent leur collection et interagissent avec le public.